martes, 25 de julio de 2006

Brel

Y ya que la cuestión ronda los reclamos de nostalgias, melancolías y lontananzas, tal vez habría que volver a las añoranzas de la chacarera, quizá algún tango.

Pero nada de eso. Tengo otra idea.

Esta canción es de las que no necesita demasiada explicación.

(No sé cómo perpetro la torpeza de escribir esto mismo que estoy escribiendo...)

Es del áspero, contradictorio y talentoso belga Jacques Brel. La compuso en 1959. Como es su canción probablemente más famosa, hay más de una versión de Brel, y de muchos, como de Edith Piaf, por ejemplo.

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Ne me quitte pas

Ne me quitte pas
Il faut oublier
Tout peut s'oublier
Qui s'enfuit déjà
Oublier le temps
Des malentendus
Et le temps perdu
A savoir comment
Oublier ces heures
Qui tuaient parfois
A coups de pourquoi
Le coeur du bonheur
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas

Moi je t'offrirai
Des perles de pluie
Venues de pays
Où il ne pleut pas
Je creuserai la terre
Jusqu'après ma mort
Pour couvrir ton corps
D'or et de lumière
Je ferai un domaine
Où l'amour sera roi
Où l'amour sera loi
Où tu seras reine
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas

Ne me quitte pas
Je t'inventerai
Des mots insensés
Que tu comprendras
Je te parlerai
De ces amants-là
Qui ont vu deux fois
Leurs coeurs s'embraser
Je te raconterai
L'histoire de ce roi
Mort de n'avoir pas
Pu te rencontrer
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas

On a vu souvent
Rejaillir le feu
D'un ancien volcan
Qu'on croyait trop vieux
Il est paraît-il
Des terres brûlées
Donnant plus de blé
Qu'un meilleur avril
Et quand vient le soir
Pour qu'un ciel flamboie
Le rouge et le noir
Ne s'épousent-ils pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas

Ne me quitte pas
Je ne vais plus pleurer
Je ne vais plus parler
Je me cacherai là
A te regarder
Danser et sourire
Et à t'écouter
Chanter et puis rire
Laisse-moi devenir
L'ombre de ton ombre
L'ombre de ta main
L'ombre de ton chien
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas.


Con Bélgica, dicho sea de paso, Brel tenía una relación extraña y ríspida. Y no solamente por su elección del costado francófono belga, contra el flamenco. Más cosas políticas y culturales -y hasta religiosas- le hervían en la cabeza, y tal vez en el corazón o en las sensaciones.

En fin, otro día. Mejor oír la canción que le compuso a su país en 1962.

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Le plat pays

Avec la mer du Nord pour dernier terrain vague
Et les vagues de dunes pour arrêter les vagues
Et de vagues rochers que les marées dépassent
Et qui ont à jamais le coeur à marée basse
Avec infiniment de brumes à venir
Avec le vent de l'est écoutez le tenir
Le plat pays qui est le mien

Avec des cathédrales pour uniques montagnes
Et de noirs clochers comme mâts de cocagne
Où des diables en pierre décochent les nuages
Avec le fil des jours pour unique voyage
Et des chemins de pluie pour unique bonsoir
Avec le vent d'ouest écoutez le vouloir
Le plat pays qui est le mien

Avec un ciel si bas qu'un canal s'est pendu
Avec un ciel si bas qu'il fait l'humilité
Avec un ciel si gris qu'il faut lui pardonner
Avec le vent du nord qui vient s'écarteler
Avec le vent du nord écoutez le craquer
Le plat pays qui est le mien

Avec de l'Italie qui descendrait l'Escaut
Avec Frida la blonde quand elle devient Margot
Quand les fils de Novembre nous reviennent en Mai
Quand la plaine est fumante et tremble sous Juillet
Quand le vent est au rire, quand le vent est au blé
Qand le vent est au sud, écoutez le chanter
Le plat pays qui est le mien